Promouvoir le mérite et la compétence à la Primature, Succès Masra chante et désenchante
Il n’y a pas longtemps, considéré par ses militants et d’autres comme l’homme providentiel devant remettre l’administration tchadienne sur les rails, il navigue, dans les eaux troublantes de la transition, sans boussole. Le Premier ministre, Succès Masra serait-il finalement tombé de son piédestal et dans la désillusion totale, après [seulement] un mois de l’exercice du pouvoir ? Rien n’est moins faux.
Naguère, pendant qu’il était encore dans son costume d’opposant – farouche – à la transition, Succès Masra dénonçait avec virulence et condamnait avec fermeté, le népotisme, le clientélisme, le favoritisme et tous les autres “ismes” qui gangrénaient l’administration publique. Malheureusement, à l’heure actuelle, tous ces vices ont vent en poupe. Pour ceux qui en doutent encore, il suffit d’observer avec un peu d’attention, les nominations à la primature, ce n’est ni plus ni moins une chasse aux sorcières.
Pourtant, lors de sa prise de fonction, Succès Masra déclarait à qui veut l’entendre que : « Je ne suis pas ici pour faire la chasse à l’homme. Les compétents seront maintenus. » Pour prouver sa « bonne foi » et la transparence dans la bonne gestion des ressources humaines, le Premier ministre Succès Masra a lancé un avis de recrutement dans son cabinet « rejoindre mon cabinet ». Ceci dans le souci de promouvoir les compétences, disait-il. Cette initiative a été diversement appréciée par les Tchadiens.
Si certains ont applaudi cette annonce qui vise à promotion les compétences, la preuve du Leadership Serviteur tant prôné par le leader du parti les Transformateurs, autres, par contre, ont vertement critiqué la démarche qu’ils ont qualifié d’amateurisme et de confusion des rôles d’un chef de parti politique et d’un homme d’État.
Pour ses détracteurs, cette initiative n’est pas une mauvaise chose en soi, cependant, des interrogations subsistent quant aux mécanismes mises en place pour gérer ce recrutement. Pour garantir la transparence, la meilleure démarche aurait été de confier cette mission à un cabinet d’expertise indépendant qui fera le travail sans état d’âme.
Pour justifier l’amateurisme du Premier ministre, le canal ayant servi pour lancer le recrutement n’est rien d’autre que le site personnel et la page Facebook du Premier ministre.
Ce qui a soulevé la question de la confusion des rôles. Abracadabrant, une semaine après le lancement de cet avis, les nominations ont commencé à pleuvoir au grand dam des candidatures, (une dizaine de milliers, dit-on), étaient pendante le Cabinet du Premier ministre.
De jour en jour, l’on constate une vague de nomination, ce qu’on peut appeler balayage des cadres ayant servi sous son prédécesseur Saleh Kebzabo suscitant des interrogations selon lesquelles : le Premier ministre aurait-il été rattrapé par les pratiques politiciennes comme ses prédécesseurs ? À cela s’ajoute une question subsidiaire : après seulement un mois de collaboration, ce délai est-il suffisant pour évaluer un collaborateur au point de se détacher de lui ? Enfin, que deviennent les candidats qui se bousculent au portillon ?
Selon certaines indiscrétions, les langues se délient et disent, il n’y a que les Transformateurs Harvaristes qui sont promus au détriment des autres candidatures plus sérieuses. Il vaut mieux de faire comprendre aux candidats qui espèrent encore qu’il est temps de dire adieu veau, vache, cochon et couvée.
