Le sous-emploi des jeunes constitue l’une des problématiques majeures que connait notre pays, avec des conséquences fâcheuses par moment.
Pour résoudre ce problème, l’entrepreneuriat apparait sans doute comme solution
alternative permettant en outre, d’absorber rapidement le nombre sans cesse croissant
des chômeurs.
Des actions et efforts tous azimuts sont déployés par le Gouvernement entre autres, la création et la mise en œuvre des divers fonds et offices au profit des jeunes à savoir le Fonds National d’Appui à la Formation Professionnelle (FONAP), l’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE), l’Initiative 50000 Emplois Décents pour les Jeunes du Tchad, l’Office National d’Appui à la Jeunesse et aux Sports(ONAJES), L’Agence Nationale du Volontariat au Tchad (ANVOLT), etc. Cela dénote la volonté du Gouvernement à solutionner les nombreuses attentes de la jeunesse de notre pays.
Cependant, plusieurs obstacles institutionnels font obstructions à l’insertion professionnelle des jeunes.
La situation défavorisée des jeunes sur le marché du travail due à leurs caractéristiques
intrinsèques peut s’expliquer en partie par des faiblesses du dispositif de formation et
des services publics d’emploi.
On relève l’insuffisance des budgets alloués au programme de formation des jeunes,
au renforcement des capacités des structures de formation aussi bien en termes d’infrastructures que de compétences, la faiblesse du cadre institutionnel promouvant
l’implication du secteur privé dans le processus de formation, la faiblesse du partenariat public-privé, l’incapacité d’anticipation de la dynamique des besoins en compétences futures aussi bien au niveau de l’Etat que du secteur privé, l’exclusion de
l’entrepreneuriat dans les programmes de formation, etc.
Dans le second cas, les services publics d’emploi n’offrent pas un accompagnement
suffisant aux jeunes demandeurs d’emploi. On note une insuffisance des capacités.
opérationnelles des services publics emplois et des dispositifs /programmes d’insertion
et d’emploi des jeunes. L’accompagnement est surtout faible au niveau de l’auto-emploi dans un environnement des affaires défavorable et avec des mécanismes de
financement relativement inadaptés.
En troisième lieu, la faiblesse de la culture évaluative des programmes mis en œuvre
par les services publics pour pérenniser les emplois à fort impact socioéconomique
crées.
Aussi, tous les efforts déployés par le Gouvernement ne sont pas documentés. A noter
l’inexistence de revue annuelle qui permettrait d’appréhender l’importance quantitative
des emplois crées, la répartition dans l’espace, le ciblage et l’évolution, et par là-même
de se faire une idée de son impact quantitatif sur le marché du travail des jeunes.
Également, en dernier lieu, il y a un chevauchement des missions et des activités des structures publiques (citées ci haut) en charge de l’insertion des jeunes. Bien que les missions de ces structures étatiques ont été définies, on observe par endroit des
chevauchements dans la mise en œuvre des politiques d’emploi des jeunes. Une
clarification des missions des structures avec en perspective une meilleure synergie
dans les interventions est nécessaire.
Pour ce faire, le Gouvernement doit rédiger la Stratégie Nationale de l’Insertion Professionnelle et Emploi des Jeunes sur cinq années (2023-2028) pour permettre de faire : (i) le diagnostic de l’insertion professionnelle et
de l’emploi des jeunes (qui présente la situation des jeunes sur le marché du travail et
fait le bilan de la politique nationale de la jeunesse), (ii) le cadrage stratégique de la
stratégie nationale de l’insertion professionnelle et emploi des jeunes 2023-2028 (comprenant la vision spécifique, la théorie du changement, la logique d’intervention et les facteurs de succès), et (iii) la formulation des mécanismes de coordination, de mise en œuvre, de suivi-évaluation et du plan de communication de toutes les initiatives en place.
Par Kemba Didah Alain ,Coordonnateur du Mouvement Citoyen le Temps.