Plusieurs entreprises publiques tchadiennes en voie de privatisation
Le Tchad s’est engagé à privatiser plusieurs entreprises publiques de manière planifiée. Il cherche à travers cette stratégie, à ouvrir davantage son marché à la concurrence, répondre aux exigences des Bailleurs de Fonds et trouver la liquidité pour couvrir ses dépenses inscrites dans le budget 2025. Tour d’horizon de ces personnes de Droit public visées par la promotion du secteur privé.
C’est la Commission Technique chargée du désengagement de l’Etat des Entreprises qui a la charge de gérer le processus de privatisation voulue par l’Etat. Depuis le début de l’année, elle a publié des appels à concurrence pour l’achat des participations de l’Etat dans trois entreprises publiques. La plus récente ouverture du capital de l’Etat concerne SOTEL TCHAD.
La Sotel Tchad est l’opérateur public historique de télécommunications fixes du Tchad. Il s’agit d’une société d’État créée en 1998 issue de la fusion de la Télécommunication internationale du Tchad (TIT) et de la branche télécom de l’Office national des postes et télécommunications. Chargée de l’exploitation du réseau de téléphonie fixe, elle intervient aussi dans le domaine de la téléphonie mobile cellulaire pendant un temps sous la marque Salam, et fournit l’accès à internet sous le nom commercial de Tawali. Dès 2 000, SOTEL TCHAD a du mal à trouver le chemin de la croissance.
La NSTT est l’héritière de la Société Textile du Tchad (STT) créée en 1967 pour produire et commercialiser les produits textiles à base de coton. Soit dit en passant, le coton était la principale culture de rente du Tchad. Cette société employait à sa création environ 600 personnes et avait un seuil de rentabilité minimale d’environ 500 000 à 600 000 mètres de pagnes par mois. Restructurée, puis rétrocédée en 1995 à la Compagnie Textile du Tchad (COTEX), elle était finalement contrainte à un arrêt de ses activités en 1998. Le secteur du textile tchadien a amorcé une reprise timide depuis le début des années 2010. La STT a été transformée en NSTT et celle-ci a bénéficié d’un projet de réhabilitation d’un montant d’environ 11 milliards de francs CFA pour une relance effective de toutes ses activités à partir de 2015. La réalisation de la NSTT est le fruit de la coopération entre le Tchad et l’Inde sur financement d’Exim Bank grâce à un prêt. Le coût global de cette réalisation est de 15.735.347.395 F CFA. La NSTT a une capacité de production de 12.000 mètres de tissus par jour, soit 360.000 mètres par mois. Cinq ans après la reprise, cette société rencontre à nouveau de problèmes. Elle engendre plus de coût que de bénéfices.
La Société Nationale de Ciment (SONACIM), créée en 2012, est société anonyme au capital social de 500 000 000 de FCFA, détenu à 92% par l’Etat. Elle a pour objectif de produire du ciment. Le capital est détenu en majorité par l’Etat tchadien. Mais la production n’était pas régulière et suffisante. Le bilan financier a été toujours négatif. En 13 ans d’exploitation, la société nationale a cumulé une dizaine de grève du personnel. « La cimenterie de Baoré va être vendue. Elle a consommé beaucoup de milliards et enrichi beaucoup de personnes au détriment de la région (du Mayo-Kebbi Ouest) et du pays. Ça ne peut pas continuer. On va privatiser la SONACIM pour le bien des Tchadiens et pour le bien de la région. On verra quelle entreprise étrangère va la racheter pour produire du ciment à moindre coût. », a annoncé l’ancien premier ministre de la transition, Saleh Kebzabo.
Les choses se précisent car le gouvernement est prêt à céder 70% de son capital à l’investisseur qui aura rempli les critères.
Dans le viseur également, les banques publiques à savoir la Banque de l’Habitat du Tchad (BHT), Banque Agricole et Commerciale (BAC) et la Banque Commerciale du Chari (BCC). C’est l’une des recommandations du FMI, en contrepartie du déploiement de son programme de Facilité Elargie de Crédit, en faveur du Tchad.
Là Rédaction