Le coût exorbitant des mariages en milieu urbain, l’une des causes du taux élevé des célibat
Le mariage, un acte traditionnellement ancré dans les valeurs et les coutumes, subit aujourd’hui une pression croissante dans la société tchadienne, notamment à N’djaména.
Autrefois considéré comme une étape essentielle de la vie, synonyme d’engagement, de soutien mutuel et de préparation à la vie de famille, il est aujourd’hui confronté à de nouvelles exigences sociales, principalement influencées par des critères de luxe et de faste qui ne reflètent pas toujours les réalités économiques.
À N’Djaména, il semble que l’essence du mariage soit parfois éclipsée par l’obsession pour des cérémonies grandioses, souvent influencées par les attentes des familles et surtout des jeunes femmes. Celles-ci, inspirées par les mariages somptueux de leurs amies ou par l’envie de briller aux yeux de leur entourage, imposent des modèles de célébration qui sont souvent hors de portée financière de leurs partenaires.
Cette situation engendre une pression immense sur les jeunes hommes, qui se trouvent parfois contraints de reporter ou d’annuler leur projet de mariage, ce qui contribue à l’augmentation du célibat dans la ville.
Ce phénomène soulève une question cruciale : le bonheur dans un couple dépend-il réellement de la grandeur de la célébration du mariage ? Nos ancêtres, qui vivaient heureux dans des unions stables et durables sans faste ni cérémonie, offrent une réponse qui semble aller à l’encontre des pratiques actuelles.
Il devient alors essentiel de repenser les attentes et de redonner au mariage sa signification première, celle d’un engagement sincère et durable, fondé sur l’amour, la confiance, et non sur des apparences ou des démonstrations de richesse.
Il est donc important que les jeunes filles et leurs familles prennent conscience de l’impact de ces exigences sur la dynamique sociale et économique des mariages à N’djaména.
De plus, les parents ont un rôle crucial à jouer en encourageant des pratiques matrimoniales plus en phase avec les réalités locales et les valeurs africaines, loin des influences de la civilisation occidentale.
Le retour à des mariages plus simples, basés sur des valeurs authentiques, pourrait non seulement soulager les jeunes hommes de la pression économique, mais aussi renforcer les liens dans les couples et au sein des communautés.
Au delà des mésententes que ce phénomène engendre, il constitue également l’une des principales causes du taux élevé des célibats. Car, n’ayant pas les moyens suffisants pour s’offrir le luxe d’organiser une cérémonie somptueuse de mariage, les jeunes garçons se montrent de plus complexés et préfèrent demeurer dans leur situation de célibat qu’ils considèrent moins stressant.
Kounchimné Gisèle