Conflit à  l’Institut Universitaire de Biltine dans le Wadi-Fira, l’AJADR appelle les étudiants à faire preuve de discernement et de discipline

Communiqué

«C’est avec une grande désolation que l’Association des jeunes pour l’Animation et le Développement Rural (AJADR) déplore le comportement peu orthodoxe des étudiants de l’Institut universitaire de Biltine originaires de ladite localité envers les autres étudiants venant d’autres provinces du Tchad, pour les études.

En effet, depuis quelques jours, les cours sont perturbés dans ce précieux institut à cause de comportements d’un autre âge. Tout est parti d’un désordre organisé par les étudiants autochtones, qui refusent de se mettre en rang pour accéder au repas de la cantine, sous-prétexte qu’ils sont chez eux, piétinant ainsi les règlements de l’Institut universitaire plaçant les étudiants au même pied d’égalité.

Face au refus des étudiants allogènes de céder aux intimidations de leurs camarades, les deux camps ont failli en venir aux mains. Le soir de ces altercations, les étudiants autochtones ont enclenché une chasse à l’homme, attaquant n’importe quel étudiant allogène à coup de poignard. Dieu a fait grâce, il y a eu des blessés, sans mort d’homme. Vu cette situation, les étudiants allogènes étaient obligés de passer la nuit chez un cadre originaire du sud du pays, sous sa protection. Les forces de l’ordre qui étaient, pourtant alertées, n’ont pris aucune mesure préventive pour protéger les étudiants menacés.

Des médiations organisées par les responsables de l’institut n’ont abouti à rien, car les étudiants autochtones tiennent mordicus à ne jamais se tenir en rang pour accéder à leurs repas comme les autres. Dans la journée du samedi, 16 novembre 2024, les étudiants autochtones ont tenté d’enlever des étudiants allogènes en leur proposant du travail journalier en dehors de la ville. Au vu de la situation, les étudiants allogènes menacent de quitter collectivement Biltine si aucune solution définitive, n’est trouvée.

Alors que le gouvernement multiplie des messages de paix, de cohésion et du vivre ensemble, les étudiants censés montrer un exemple de la cohabitation pacifique, se lancent dans des comportements belliqueux, rappelant l’année 1979 au cours de laquelle de mêmes agissements ont conduit à la guerre civile dans le pays. En claire, cette situation risque de dégénérer si un seul allogène trouve la mort face au laxisme des autorités de la province de Wadi-Fira. Le premier responsable de la province est à N’djaména depuis lors, et n’a pas daigné se rendre à son poste pour s’enquérir de la situation.

De tout ce qui précède, L’AJADR interpelle les autorités en charges de l’enseignement supérieur à prendre leurs responsabilités, pour éviter le repli identitaire dans le milieu universitaire et surtout à appliquer les règlements en vigueur dans les universités du Tchad.

L’université ne devrait pas être un cadre de production des régionalistes et de divisionnistes, mais plutôt un milieu de cohabitation et de recherche du savoir pour le développement du Pays.

Nous appelons les étudiants à faire preuve de discernement et de discipline, car ils sont les cadres de demain, et doivent être un exemple de la cohabitation et non la cause de la déchirure du Tchad.»

N’Djaména, le 18 novembre 2024.

Deuba Rodrigue Tchoke Président de l’AJADR

 

 

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