Dans son message à la Nation ce 31 décembre 2024, le Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a abordé d’importantes préoccupations relatives à la sécurité, au développement économique, au chômage, aux conflits de diverses formes, à la diplomatie et à la réconciliation.
Un bilan sécuritaire mitigé
Abordant les questions sécuritaires, le chef de l’État s’est réjoui de l’étape décisive qui marque un retour à l’ordre constitutionnel. Laquelle étape « n’a pas été un exercice facile. » selon lui, eu égard aux nombreux défis sécuritaires auxquels le pays a fait face. C’est pourquoi il invite les Tchadiens à préserver les
acquis de la paix, de la sérénité, et à travailler pour un avenir radieux. Les menaces terroristes n’ont pas été perdues par le chef de l’État, en l’occurrence la sempiternelle nébuleuse de Boko Haram, qui « est mise en déroute. » suite à l’opération dite de Haskanite qu’il a dirigée en novembre 2024. Le Président de la République a ainsi donc rendu un hommage aux Forces de
Défense et de Sécurité qui, au « prix du sacrifice suprême, assurent la sécurité
de nos populations et leurs biens et veillent à la défense de l’intégrité du territoire
national ». Attaché à la défense de la souveraineté du terrain national, le chef de l’État
affirme avoir mis les trois composantes de la sécurité intérieure, notamment la
Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Garde nationale et Nomade, sous le commandement unifié du ministère en charge de la Sécurité publique. « Un
renforcement en formations qualifiantes et équipements modernes a été accordé aux forces de l’ordre pour mieux assurer la sécurité de personnes et de leurs biens. Soldat et patriote, je ne vais jamais renier mon engagement à vous protéger et à défendre l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il poursuivi.
Le social: le chef de l’État salue la résilience du peuple et promet des infrastructures adéquates
Le Président de la République a salué la résilience du peuple tchadien et se dit conscient de ses difficultés quotidiennes émaillées, entre autres, par la cherté de la vie, l’accès difficile à l’eau et à l’énergie, l’insuffisance de services sociaux de base, le taux élevé du chômage, la pression de l’afflux des réfugiés ou encore les conséquences des inondations.
«Je le sais pertinemment, vous attendez de moi un allégement du coût de la vie, une fourniture en énergie suffisante, un accès optimal à l’eau potable, un système de santé solide, une réforme de notre système éducatif, un habitat décent, une garantie de la sécurité et du travail pour tous les chômeurs, un développement substantiel de nos secteurs vitaux, notamment l’agriculture, l’élevage, les mines, le numérique, l’énergie et la transformation industrielle.» rassure-t-il.
Sur les questions de route, il promet d’injecter des moyens considérables pour doubler le réseau de routes urbaines et rurales et construire des ponts pour rapprocher les villes, connecter les provinces et permettre les déplacements de personnes et de biens.
L’optimisation des recettes fiscales et douanières grâce à la digitalisation des régies de recettes et de dépenses est également mise à l’actif du chef de l’État.
Une réforme fiscale innovante qui a été mise en place permettra de booster l’économie nationale.
Combattre la corruption pour optimiser les finances publiques
C’est un pari gagné pour le Président de la République. Le cap est franchi avec la création de plusieurs institutions pour lutter contre ce fléau, notamment la mise en place de l’Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption et l’élévation de la Chambre des Comptes à une Cour des Comptes qui devient un des organes pour assainir les finances publiques. Il exige de ces deux institutions un travail sans complaisance et un résultat tangible dans la lutte contre la déperdition de ressources publiques, affirmant avec véhémence qu’« il faut contrôler l’argent du peuple, il faut le gérer avec efficience. C’est le principe qui guide notre volonté de vouloir assainir le secteur. Il faut que l’argent public serve l’intérêt public et concourt au bien-être de nos compatriotes. J’y veille, je le ferai encore et avec plus de rigueur. » martèle le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno.
Investir dans l’agriculture et l’élevage pour garantir l’autosuffisance alimentaire Mamelles traditionnelles de l’économie nationale, l’agriculture et l’élevage constituent des piliers importants dans le programme politique du Chef de l’État qu’il considère comme l’espoir d’aujourd’hui et de demain. Ce qui, selon lui, a motivé la mise à la disposition d’un fonds de plusieurs milliards de nos francs pour produire une quantité importante d’aliments et de médicaments pour le bétail en vue d’en tirer les bénéfices.
Le chef de l’État, prenant le taureau par les cornes, veut faire de l’autosuffisance alimentaire un impératif. Le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a également exprimé ses compassions aux victimes des inondations tout en saluant la mobilisation nationale et internationale qui a pu contrecarrer cette menace.
L’union sacrée pour une diplomatie respectable
Sur le champ de la diplomatie, le chef de l’État a retroussé ses manches à l’effet de raffermir les relations diplomatiques entre le Tchad et d’autres États ainsi que les institutions partenaires.
Soudé à l’intérêt supérieur du Tchad et attaché à la souveraineté nationale, le Maréchal Mahamat Idriss Deby affirme et justifie la rupture définitive des accords militaires avec la France. « Cette décision souveraine est porteuse de défis majeurs auxquels nous devons faire face. Je sais que nous allons être combattus. J’ai pleinement mesuré les conséquences sécuritaires, économiques, diplomatiques et médiatiques qui peuvent découler de cette décision historique. Nous n’avons pas écarté la possibilité que nos proprescompatriotes vont, malheureusement, être utilisés pour essayer de déstabiliser notre pays. » a-t-il alerté.
Un appel à un cessez-le-feu au Soudan
Face à la crise qui secoue le Soudan voisin, le chef de l’État réitère la nécessité du dialogue entre les Soudanais aujourd’hui déchirés. Il réitère l’appel du Tchad à un cessez-le-feu, car les conséquences humanitaires de cette crise pèsent sur la population, l’économie nationale et l’environnement tchadien.
Le renouvellement d’une main tendue
Touché par les multiples crises communautaires et politiques, le Président de la République a réaffirmé son appel à la réconciliation globale et définitive et appelle à construire le Tchad ensemble sans rancune.
«Nous devons abandonner nos intérêts personnels et égoïstes pour penser au futur de notre riche et vaste pays, le futur de nos enfants.»
Le message du chef de l’état, diversement apprécié dans par l’opinion publique n’est pas assez teinté des promesses pour l’année exécutive 2025.
Toutefois, le président de la République tient pour échéancier principal sa mandature sur fond de son programme politique dont la déclinaison n’est pas assez ficelée.
MIVOURBE Olivier/Dari infos