Le Tchad et le Bilinguisme à géométrie variable : pourquoi l’enseignement de l’arabe piétine dans le sud Tchad?
Avec tambour battant et au nom du bilinguisme, les autorités tchadiennes débloquent des moyens colossaux pour faire la promotion de l’arabe, la deuxième langue officielle après le français. Mais force est de constater que dans la zone méridionale, l’enseignement de l’arabe dans les écoles ne progresse pas, faute d’enseignants qualifiés.
Ces professeurs d’arabe qui refusent de servir dans le Smud
Pourtant, ces enseignants pour la plupart des arabophones, sont déployés sur toute l’étendu du territoire national, mais dans la majorité des cas, ils refusent de se rendre à leur poste. Jusque-là, le ministère de tutelle se montre laxiste ou ne fait presque rien pour les contraindre à regagner leur poste. Cela sous-entend que les élèves de cette partie du Tchad n’ont pas droit à l’enseignement de cette langue.
Entre-temps, lesdits enseignants continuent d’émarger sur le budget du ministère de l’Education nationale, du Bilinguisme et à la promotion civique, certains sirotent en toute quiétude leur thé à l’ombre de neems de la capitale, d’autres sont devant leur commerce au grand marché en attendant la fin du mois.
Il y a des établissement public dans le sud qui ont plus de dix voire vingt ans d’existence, mais ils n’ont jamais connu l’enseignement de l’arabe. À bien y voir, l’arabe dont on prône son enseignement, urbi et orbi, est en réalité un créneau pour créer d’emplois aux « bénéficiaires » importe s’ils ont ou non la compétence nécessaire.
Là n’est pas le débat, mais plutôt qu’au nom du bilinguisme, ils sont nommés à des postes de responsabilité plus souvent sans rien y apporter.
L’usage du bilinguisme a été perverti. Ce qui devrait être considérée comme une langue d’apprentissage et de communication au même titre que le français, est malheureusement devenu un moyen de promotion de la « médiocrité ou encore de l’incompétence ». Le dénoncer, très rapidement les thuriféraires de cette langue, à dessein, font l’amalgame entre l’Islam qui est une religion et l’arabe une langue.
Dénoncer les insuffisances dans le fonctionnement de nos institutions, fait de vous un islamophobe sur qui vomissent les défenseurs.
Jusqu’à quand cette fuite en avant va-t-elle continuer ? Seul Dieu et ses saints le savent. Mais en attendant, au nom de vivre-ensemble et de bilinguisme, on doit fermer les yeux sur ces manquements.
Pour rappel, c’est par l’arrêté no276/PR/MEN/94 du 23 décembre 1994, que fut institué dans le système éducatif public tchadien, le bilinguisme français/arabe. S’en suivit le décret no071/PR/MEN/95 du 9 février 1995 portant institution de l’enseignement bilingue dans le système éducatif tchadien. Ledit décret indique que le français et l’arabe sont deux langues d’enseignement en République du Tchad.
À la suite du référendum du 31 mars 1996, le bilinguisme français/arabe a été solennellement institué. C’est en 2003 par le décret no14/R/MEN/2003 du 16 février portant l’organisation du ministère de l’éducation nationale, qu’une direction de l’enseignement bilingue a été créée.
Vingt ans après, son application demeure sujette à caution et continue de diviser les Tchadiens.
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