Rôle de la société civile : « informer, sensibiliser pour une prise de conscience »
Au Tchad, la société civile est politisée et ne joue pas véritablement son rôle. Elle est divisée en deux : une qui s’assimile à l’opposition, une autre qui accompagne le pouvoir. Dans cette dichotomie, la population a du mal à cerner son rôle. La présidente du Réseau des Acteurs Non Etatiques, des Commerçants et Artisans pour la Bonne Gouvernance (REACAB), Mariam Titimbaye éclaire sur le rôle de la société civile.
La présidente du REACAB qui regroupe 240 associations, Mariam Titimbaye a expliqué que, la cause principale de mauvaises pratiques observées dans la société tchadienne aujourd’hui, est le manque de culture citoyenne. « Si la société civile jouait réellement son rôle, l’on n’assisterait pas aux problèmes de l’immoralité, des détournements, de violences, les viols, de discrimination et autres pratiques malsaines qui ternissent l’image du Tchad et entravent son développement », martèle-t-elle.
La conseillère pédagogique à la retraite indique que l’idée de la création du Réseau des acteurs non étatiques, des commerçants et artisans pour la bonne gouvernance est partie du faite qu’il y a des textes signés par le gouvernement, mais leur méconnaissance par la population crée plus de problèmes que des solutions. « Nous voulons vulgariser les textes et sensibiliser la population sur ses droits et devoirs. Et nous avons l’objectif d’accompagner le gouvernement dans l’éducation civique, car un citoyen qui ne connait ses droits et devoirs ne saura pas revendiquer ses droits dans le respect des textes. Les Tchadiens ont besoin des informations, de sensibilisation pour une prise de conscience », a-t-elle éclairé.
Mariam Titimbaye a souligné que, la société civile tout entière, y compris le REACAB doit mettre pression sur le gouvernement à ce qu’il sorte les textes des tiroirs et les applique. « C’est de la responsabilité de la société civile d’inculper la culture citoyenne. L’on doit s’écouter, échanger, analyser afin de trouver des solutions. Le gouvernement, la société civile avec toutes ses composantes et le secteur privé, doivent conjuguer leurs efforts ».
L’enseignante conseille aux jeunes le travail bien fait et les exhorte à être utiles pour le Tchad pour que le pays impose sa respectabilité. Et cela ne doit se faire que par l’éducation civique.