La décision de mettre un terme à la coopération militaire avec la France mérite une réflexion approfondie. Pour illustrer ma pensée, je voudrais évoquer une citation qui résonne particulièrement dans ce contexte : « Lorsque la tête ne réfléchit pas, le corps souffre.».
Cette phrase résume parfaitement la situation actuelle que nous connaissons. En effet, depuis plusieurs années, le gouvernement tchadien refuse d’admettre que la présence de l’armée française au Tchad ne peut pas être perçue comme un Tsaphnath-Paenéach, c’est-à-dire un sauveur, face à l’insécurité persistante et aux multiples menaces qui pèsent sur notre pays.
Il est important de souligner que la France, à travers son engagement militaire, a joué un rôle significatif dans des opérations visant à stabiliser certaines zones et à lutter contre le terrorisme dans la région. Cet engagement s’inscrit dans une logique de protection des intérêts stratégiques et sécuritaires du pays. Toutefois, il convient de préciser que les interventions de l’armée française sont souvent motivées par des enjeux qui touchent directement leurs propres intérêts. Cette dynamique soulève des questions sur les priorités de la France en matière de politique étrangère et sur les véritables motivations derrière son interventionnisme militaire.
Malgré la présence des bases militaires françaises dans plusieurs régions du Tchad depuis de nombreuses années, l’insécurité perdure. Les forces françaises ont été déployées sous divers prétextes, souvent pour lutter contre le terrorisme et stabiliser la région. Pourtant, force est de constater que cette collaboration n’a pas enclenché les changements escomptés. La violence et les conflits subsistent, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de cette présence militaire et sur la nécessité de repenser notre approche face à ces enjeux.
Aujourd’hui, je suis convaincu que le gouvernement tchadien a enfin pris conscience, pour ne pas dire qu’il a ouvert les yeux, sur l’importance cruciale de développer des solutions endogènes pour faire face à ses défis. Le Tchad n’a pas nécessairement besoin de l’appui de la France pour combattre l’insécurité qui prévaut sur son territoire. Il est fondamental que le pays se concentre sur le renforcement de ses propres capacités et l’élaboration de stratégies efficaces. Cela se passe par une meilleure organisation des forces de sécurité, une formation adéquate du personnel et une mobilisation des ressources locales. Plutôt que de s’en remettre systématiquement aux interventions extérieures, le Tchad doit privilégier la mise en place de mécanismes autonomes qui garantiront la sécurité et le bien-être de ses citoyens. En agissant ainsi, le gouvernement posera des bases solides pour une sécurité durable et une stabilité à long terme.
Sobkika Bienvenu, Politologue et Stratège Moderne/Dar infos