Le rôle catalyseur du FMI dans les reformes de l’économie post-COVID 19 au Tchad.
Entré brutalement dans une période de fluctuation économique et financière, après l’âge d’or de 2004 à 2014 (14% de croissance économique par an). Le Tchad a eu trois cycles de programme avec le Fonds Monétaire International pour se remettre sur la trajectoire du progrès socio-économique. Le troisième programme conclu entre l’institution de Bretton Woods et le pays de Toumai entre 2021 et 2024 a joué un rôle décisif sur la reprise de la croissance économique.
Le Tchad a réussi à décrocher l’aide du FMI dès 2014 dans un contexte de chute spectaculaire du prix du pétrole qui constituait l’essentiel de son budget. Le Tchad a failli à son engagement en cachant à son partenaire des arriérés de la dette extérieure. Le programme a été marqué par la sous performance. Le deuxième programme, d’une valeur de 200 millions de dollars, étalé sur 2017 à 2020 n’a pas redressé la roue de développement du Tchad à cause de l’indiscipline budgétaire, l’envolée de la dette et la pandémie de COVID 19. Par contre, la troisième Facilité Elargie de Crédit conclue sur la période 2021-2024 a vu l’émergence de reformes décisives pour le Tchad.
Pour la première fois, les recettes hors pétrole augmentent en proportion par rapport aux recettes pétrolières, confirmant une reforme structurelles favorable à la résilience de l’économie nationale. En cas de choc extérieur, le pays pourra mieux résister que les années de budget procyclique dépendantes des recettes pétrolières. Pour mener les reformes de manière prévisible, le gouvernement s’est doté de la stratégie nationale de réforme des finances publiques 2022-2027. Elle repose sur la modernisation, la digitalisation et la territorialisation, avec pour objectif central d’instaurer une gestion transparente, efficace et conforme aux standards internationaux en matière de finances publiques. Une autre réforme majeure reste la restructuration de la dette du Tchad dans le cadre du Cadre Commun du G20. Fin 2024, le Tchad a aussi obtenu une note souveraine B-/B avec une perspective stable. C’est une première dans l’histoire du pays. Cette notation de Standard & Poor’s ajoutée au soutien du FMI réduit le risque pays et redonne confiance aux investisseurs. Les Investisseurs Directs Etrangers ont sensiblement augmenté avec l’implantation des entreprises agro-alimentaires dans les zones industrielles spéciales, tournées vers l’exportation. Cela permet au Tchad de renforcer sa présence dans la chaine de valeur mondiale.
Le gouvernement a pris d’autres mesures d’efficacité économique marquées par la privatisation des entreprises publiques. Pour l’heure, les autorités mettent en concurrence les opérateurs économiques au sujet de la société de textile du Tchad, de la société nationale du ciment et de la SOTEL TCHAD. C’est une vague d’opérations qui va toucher tout un pan des activités économiques, jusque-là dominées par l’Etat. Les indicateurs budgétaires liés aux investissements publics et aux secteurs sociaux se sont amélioré aux termes de la loi de finances 2025. Concrètement, 977 milliards soit 42% du Budget est alloué aux dépenses d’Investissement, ce qui fait du Tchad le pays qui alloue le plus de son budget aux Investissement en Afrique Centrale. Le Ministère des infrastructures et du désenclavement, le Ministère de l’eau et de l’énergie, le Ministère de la santé et celui de l’éducation sont les mieux dotés en matière de crédits, après les ministères de la défense. Au cours de ce troisième programme, le Tchad a engagé l’administration entière et surtout celle des finances dans une transition numérique. La seule réforme qui a réveillé les souvenirs des ajustements structurels des années 1980 est la suppression de la subvention de carburant.
la redaction