Résultat du Tchad au FESPACO 2025 : l’opinion publique et les autorités n’ont pas la même appréciation
Fort d’une délégation de près de 300 personnes, le Tchad a pris part à la 29ème édition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou FESPACO), du 22 février au 1er Mars 2025, dans la capitale burkinabè. Le pays de Toumai n’est inscrit ni dans le palmarès de l’Etalon de Yennega ni celui des prix spéciaux. Ce climat traduit les faiblesses d’une industrie à forte valeur culturelle, économique, diplomatique et sociale mais qui peine à décoller.
L’Etalon de Yennaga décliné en or, argent et bronze, plus les prix spéciaux ne sont pas tombés dans la scarcelle de cinéma tchadien. Sur les 25 prix, le Burkina Faso, pays hôte s’en sort avec plus de 10 prix, signe d’un cinéma dynamique. La crédibilité dans l’attribution de ces prix ne fait aucun doute parce le jury n’est pas composé que des Burkinabè. Depuis l’institution du FESPACO en 1969, aucun pays d’honneur n’a marqué autant sa présence que le Tchad. Pas même le Mali qui est frontalier au Burkina et qui était invité d’honneur en 2023.
Le pays de Toumai s’est aussi adjugé plusieurs prix d’honneur. Abakar Rozzi Teguil, le ministre du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat, a été élevé au rang d’Officier de l’Ordre de l’Étalon, en reconnaissance de son engagement pour la culture et le cinéma tchadien. Monsieur Abdoulaye Souleymane Babale, secrétaire général du ministère, a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication, avec agrafe Cinématographie. Les acteurs du monde de l’art à savoir Haikilal Zakaria Ben Djibrine Alias colonel Alkanto, Mawndoé Célestin, Ramada Natitingar et John Mbaiedoum ont recu le Trophée du « 𝐂𝐄𝐋𝐄𝐁𝐑𝐈𝐓𝐈𝐄𝐒 𝐃𝐀𝐘𝐒 », le 23 février. En marge du FESPACO qui a consommé 3 films du tchadiens, le pays du Marechal a fait découvrir son trésor culturel, artisanal et touristique au village d’expositions dédié.
Malgré tout, l’opinion a jugé maigre cette moisson. Elle qui attendait pour la première fois l’Etalon de Yenngega. Les Tchadiens ont relié à cette sous performance le copinage dans le casting des participants au FESPACO. Beaucoup de fiertés nationales comme Nokou Djadanoum, qui auraient pu représenter valablement le Tchad ont été laissées sur le carreau, au profit de personnes sans impact dans le monde des arts et du cinéma. « Il y a 5 mois, la fameuse équipe du Ministre de la culture nous a contacté, nous demandant nos CV, comédiens professionnels pour être dans une création théâtrale qui devrait être mise en scène par un metteur en scène burkinabé. Cette pièce devrait être jouée à la cérémonie d’ouverture du FESPACO. Aucune personne n’a été contactée par la suite. Et Aujourd’hui, la délégation Tchadienne est à Ouagadougou. », a relevé le Comédien Djigri Parterre en son temps. Et cet activiste d’ajouter : « Le scandale est d’autant plus flagrant que des musiciens, peintres et cinéastes de renom ont été tout simplement écartés. Pendant ce temps, l’argent du contribuable est dilapidé dans un festival de privilèges et de complaisance.».
Pour beaucoup de tchadiens, le résultat aurait été mieux si le gouvernement mettait l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Quoi qu’on dise, le cinéma tchadien a montré ses limites lors de la 29 édition du FESPACO. Il n’a pas investi toutes les catégories de compétition à savoir : les longs métrages de fiction, les longs métrages documentaires, les courts-métrages de fiction (Fespaco shorts 1), les courts-métrages documentaires (Fespaco shorts 2), la Section Perspectives, les Séries TV, l’animation et le film africain des écoles de cinéma. Il n’est pas aussi de qualité. Au point où Issa Serge Coelo, président du Jury de la section Burkina au FESPACO lance ce cri: » Je voudrais saisir le premier ministre du Tchad de lui dire de créer un fonds pour le développement et la production cinématographique ». Venant d’une voie étrangère, cela interpelle plus d’un.
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